La dépression post-natale, également appelée dépression du post-partum, vous connaissez ? Dans mon dernier article, je vous apprenais à faire la différence entre le baby-blues et la dépression post-natale (aussi appelée dépression du post-partum). Si vous n’avez pas eu le temps de le lire, vous pouvez le faire en cliquant ici 🙂

Peut-être vous rappelez-vous ces moments intenses après la naissance, ces moments où vous vous sentiez complètement déboussolée, où il était difficile pour vous de faire face à toutes ces nouvelles responsabilités, ces moments où tellement de questions arrivaient sans avoir les réponses, sans avoir aucune certitude.

Cet enfer se finit-il un jour ?

Pour certaines, après quelques jours, voire quelques semaines, ces sentiments se sont estompés, mais pour d’autres, la situation est restée telle quelle, ou s’est même aggravée et l’impression qu’il n’y aura jamais de fin à cet enfer s’impose (oui, parce que ça peut vraiment donner cette impression).

Aujourd’hui, je vous partage une vidéo où je vous parle de ce qu’il est possible de mettre en place pour faire face à cette dépression post-natale. Je ne prétends pas vous guérir d’une dépression post-natale avec quelques conseils en vidéo, mais je vous donne quelques actions bien concrètes à faire. Ce sont donc des pistes intéressantes à explorer. Dans tous les cas, il est important de vous faire aider.

Je ne vous en dis pas plus et vous laisse cliquer sur la vidéo ci-dessous pour y avoir accès.

N’hésitez pas à me partager, que ce soit en commentaire ou de façon privée, par mail via la page contact par exemple, ce que vous avez pu traverser (ou traversez encore), ce que vous auriez aimé (ou aimerez) mettre en place, cela m’aide aussi à mieux vous comprendre et mieux vous aider ensuite.

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Le texte de la vidéo :

Dépression post-natale : 10 conseils pour y faire face

Dans une précédente vidéo, je vous parlais des différences entre la dépression post-natale et le baby-blues. Maintenant, que faire si vous vous pensez que vous êtes incapable de vous occuper de votre bébé, que vous avez l’impression de ne pas l’aimer, que vous n’avez plus envie de rien ? Dans cette vidéo, je vous partage 10 conseils pour faire face à la dépression post-natale.

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Le baby-blues est passager, il est normal, ce que vous ressentez va s’apaiser.

La dépression post-natale en revanche, peut mettre de nombreux mois ou plusieurs années à guérir si rien n’est fait. Il faut absolument prendre vos ressentis et en parler à votre médecin traitant.

Avant de passer à la suite, je voudrais rajouter un point : j’ai oublié de vous dire que dans la dépression post-natale, vous pouvez avoir l’impression de ne pas du tout aimer votre bébé.

Premier conseil

Mon premier conseil est peut-être l’un des plus importants : préparez-vous à la période postnatale. Elle se prépare autant qu’on peut préparer un accouchement, si ce n’est plus, afin de minimiser le risque de dépression post-natale. Car bien souvent, les mères sont surprises de l’intensité des jours et mois qui suivent l’arrivée de leur enfant, même si ce n’est pas leur premier enfant. Elles peuvent se retrouver face à la réalité, ce qui peut mettre à mal les attentes qu’elles avaient la naissance.

L’arrivée d’un bébé, les jours et mois qui suivent sont généralement intenses, alors il faut vous y préparer. Comment ? En prévenant votre entourage que vous allez avoir besoin de REPOS et donc, d’aide.

Il faudra vous entourer de personnes qui seront capables de vous soutenir, de prendre le relais. Pensez aussi à préparer des plats que vous congèlerez. Des amis viennent vous voir ? Demander-leur d’amener un plat. Ainsi ni vous, ni votre conjoint.e n’aurez à vous préoccuper de cet aspect-là (du moins le moins possible) et vous aurez plus de temps pour vous occuper de vous.

Le mois d’or ? Mais c’est quoi ?

Est-ce que vous connaissez le concept du mois d’Or ou le mot mamatoto ?
Le mois d’or, c’est le mois qui suit la naissance du bébé. Il est très important pour la santé physique et psychique de la mère, pour le lien qui se crée entre la mère et son enfant. Dans beaucoup de cultures non-occidentales, il est primordial que pendant les 40 jours qui suivent la naissance, la mère et le bébé vivent en harmonie dans leur bulle. La mère est choyée, aidée pour n’avoir à penser qu’à son bébé (ou presque).

Mamatoto est un mot swahili qui représente la mère et le bébé à la fois. Ils sont indissociables. Donc ce qui touche la mère, touche le bébé, et ce qui touche le bébé, touche la mère. Vous voyez ce que je veux dire : si vous entendez pleurer votre bébé et que cela vous stresse parce qu’on vous a conseillé de ne pas répondre aux pleurs, ou que vous arrivez vers votre bébé l’air paniqué parce qu’il pleure, celui-ci va se demander ce qui se passe, va ressentir votre inquiétude, ce qui va l’inquiéter à son tour et probablement générer davantage de pleurs. Ceci est un exemple bien sûr, mais c’est pour vous encourager à rester le plus possible sereine.

Deuxième conseil

Faites la liste des ressources que vous avez à votre disposition. Si possible, préparez ces contacts pendant votre grossesse, ce sera plus facile de trouver l’information et de vous tourner vers elles si vous en avez besoin.

La Protection Maternelle et Infantile

La PMI propose des visites de puéricultrice à domicile après la naissance de votre bébé. Vous pouvez lui parler de vos inquiétudes, de vos ressentis.

Votre Sage-femme

Vous pouvez également contacter votre sage-femme pour faire votre suivi et celui de votre bébé quand vous êtes rentrés chez vous.

Le PRADO

C’est le PRogramme de retour A DOmicile. Il faut vous tourner vers votre caisse d’assurance maladie. Ce service a été initié pour anticiper les besoins du patient liés à son retour à domicile après l’hospitalisation et fluidifier le parcours hôpital-ville. (vous noterez que là aussi, il faut anticiper la période post-natale, à voir comment ils peuvent s’adapter si la demande n’a pas été faite à l’avance).

Les TISF

Les Techniciennes de l’Intervention Sociale et Familiale : elles sont là pour aider les familles qui rencontrent des difficultés passagères. Elles peuvent passer plusieurs heures par jour pour vous aider si besoin.

Le Centre Médico-Psychologique

Si vous sentez que vous avez besoin d’un accompagnement psychologique plus important, n’hésitez pas à vous tourner vers le CMP, le centre médico-psychologique, qui saura vous conseiller.

Les unités parents-bébé

Sachez enfin qu’il existe des unités parents-bébé qui sont là pour aider les mères qui ne parviennent pas à avoir de lien avec leur bébé, qui n’ont pas d’élan envers lui. C’est très difficile pour elles de s’en occuper et le personnel soignant est là pour que la relation se construise petit à petit, que ces mères puissent s’occuper de façon complètement autonome de leur bébé.

Je sais que dans l’un des hôpitaux dans lesquels j’ai travaillé, cette unité existait.

Même si le lien ne se crée pas au moment de l’accouchement, il peut tout à fait se créer dans les jours/semaines/mois à venir.
Pour les dépressions les plus sévères, il est possible d’être hospitalisée. J’ai eu des retours de jeunes mères qui disaient à quel point cela leur avait fait du bien, même si ce n’est pas la première chose à envisager.

Troisième conseil

Maintenant que bébé est là, ne restez pas seule. L’isolement social est l’une des pires choses que puisse rencontrer une jeune mère. Appelez vos ami.e.s, votre famille, proposez leur de passer vous voir (dites quand cela vous arrange et de vous apporter un plat, oui, je sais, je me répète).
Vous pouvez également vous tourner vers des personnes qui connaissent les difficultés que vous rencontrez. Que ce soit des groupes Facebook, des « baby group » près de chez vous, des associations spécialisées dans la difficulté maternelle comme l’association Maman Blues.

Quatrième conseil

Fuyez les personnes qui sont toxiques et qui vous culpabilisent. Vous avez besoin de soutien, d’écoute, d’amour bienveillant, d’aide pour le quotidien. Pas qu’on vienne vous critiquezrsur les difficultés que vous pouvez rencontrer.

Cinquième conseil

Si vous voyez que des choses ne vont pas, que vous ressentez certaines choses dont j’ai parlé dans ma vidéo sur la différence entre la dépression post-natale et le baby-blues. Parlez-en le plus tôt possible. Peut-être à des personnes de confiance au départ, puis si cela dure, à votre médecin traitant. Ne refoulez pas ce que vous pouvez ressentir, ne laissez pas les choses s’aggraver et s’enliser.

Sixième conseil

Prenez du temps pour vous et pour vous reposer. Cela peut sembler être difficile, mais en ayant mis en place les conseils précédents, vous devriez réussir à vous reposer (vive les siestes pendant que bébé dort, même si c’est vrai que parfois, vous auriez envie de faire complètement autre chose) et à vous échapper un peu dans la journée. Quand je dis vous échapper, c’est peut-être juste le temps de prendre une boisson au soleil sur votre balcon (pendant que votre conjoint.e veille sur le bébé par ex). Avez-vous essayé de faire un peu de méditation pendant que vous allaitez ? Ou de faire des exercices de respiration ?

Septième conseil

Quand vous n’en pouvez plus, que vous sentez que vous êtes prête à exploser, demander à quelqu’un de prendre le relais et éloignez-vous le temps de retrouver un peu de calme intérieur.

Huitième conseil

Faite du sport, en tout cas, bougez votre corps. Une fois que vous avez l’accord de votre médecin, que vous avez fait la rééducation du périnée, vous pouvez reprendre une activité sportive qui vous plaît. Cela vous permet de vous changer les idées, mais également de produire des endorphines.
Vous pouvez faire du yoga postnatal, allez à la piscine par exemple, faire des marches courtes.

Neuvième conseil

Faites-vous accompagner par un.e psy. Renseignez-vous afin de trouver un professionnel qui vous correspond pour que se noue une relation de confiance. Vous pourrez ainsi travailler sur vos difficultés, sur les blessures de votre enfant intérieur dont on avait parlé lors de la précédente vidéo sur la dépression post-natale.

Dixième conseil

Faites vous confiance ! Le cerveau de la mère se modifie à la naissance du bébé pour répondre à ses besoins. Le bébé réagit de la même façon qu’il y a des milliers d’années, il a besoin de ses parents pour survivre. Alors faites-vous confiance, faites confiance à votre bébé, il sait ce qui est bon pour lui. En répondant à ses besoins, vous faites donc ce qui est bon pour lui. C’est vrai que notre société moderne affirme qu’il faut couper le cordon le plus tôt possible, que les enfants doivent prendre leur autonomie, mais contrairement à ce qu’on pourrait croire, vous ne vous reposez pas.

Avoir son bébé à côté de soi, répondre à ses besoins le plus tôt possible engendre moins de pleurs, moins de « crises » donc plus de sérénité pour tout le monde. Qui dit plus de sérénité, dit moins de stress, donc moins de fatigue aussi puisque le stress consomme énormément d’énergie.

Dans une étude publiée en 2004 dans Biological Psychology, Jones et ses collègues ont trouvé que l’allaitement protège l’enfant des effets néfastes d’une dépression maternelle. Les enfants des mères déprimées allaitantes avaient les mêmes schémas d’activité cérébrale que ceux des mères non déprimées, ce qui n’était pas le cas des bébés de mères déprimées non-allaitantes. Une des raisons avancées est qu’en allaitant, les mères vont plus facilement toucher, bercer, avoir des contacts visuels avec leur bébé. C’est une bonne raison pour encourager les mères déprimées à poursuivre l’allaitement. (Allaiter aujourd’hui n° 71, LLL France, 2007)

Vous faites au mieux !

Enfin, restez consciente que vous faites au mieux. Connaissez-vous le concept de la mère suffisamment bonne de Winnicott (psychanalyste anglais) ? Quand on devient parent, il ne faut pas chercher à atteindre l’idéal. Vous faites au mieux, à l’instant T, avec les informations que vous avez, vos possibilités. Ce qui est important, c’est de pouvoir continuer à s’interroger sur la façon dont on s’occupe de son enfant (sans se remettre en question à tout bout de champ non plus), mais cela ne sert à rien de vouloir tout gérer, sans jamais déléguer et en se mortifiant parce que ce n’est pas assez.

Et si vous essayez de lâcher prise ? Ok, le ménage n’est pas fait, ok, il y a une pile de linge non repassé, etc., mais ce n’est pas la priorité. La priorité, c’est vous, votre bébé. C’est vrai aussi qu’il peut y avoir des aînés, mais il faut que l’entourage comprenne que vous ne pouvez pas gérer toute seule. Alors faites appel à votre conjoint.e, votre famille, vos amis.

Vous, l’amie de cette mère qui vient d’accoucher :

Si vous avez une amie à vous qui a accouché il y a peu, que vous voyez qu’elle semble ne pas aller bien, faites-lui part (avec délicatesse) de ce que vous ressentez : j’ai l’impression que ça ne va pas fort, tu veux qu’on en parle ? Je peux passer te voir tel jour à telle heure (proposez lui quelque chose de concret, sinon, cela ne se fait jamais).

Et quand vous allez la voir, amenez-lui un petit plat pour qu’elle n’ait pas à penser à ce qu’il faut manger, proposez-lui de garder le bébé le temps qu’elle aille prendre une douche, en fait, apporter lui votre aide pour qu’elle puisse penser à prendre soin d’elle. Evitez les conseils (sauf si elle vous sollicite), la banalisation de ce qu’elle vous partage, le jugement.

Et si vous preniez soin de vous ?

Si vous sentez que vous avez besoin de vous faire accompagner parce que vous faites une dépression post-natale, vous pouvez prendre rendez-vous avec moi pour une session découverte, nous en discuterons et nous verrons de quelle façon nous pouvons travailler dessus. Le lien est dans la description.

Si cette vidéo vous a aidée ou pourrait aider une de vos amies, n’hésitez pas à la liker, la commenter ou la partager. En vous abonnant à ma chaîne, cela m’aide à partager ces messages aux mamans et futures mamans.

À bientôt.

 

Et si on se rencontrait ?

Séance découverte

 

Des émotions qui surgissent au cours de la grossesse, un accouchement qui ne vous correspond pas et vous laisse un goût amer, vous vous sentez démuni.e face aux pleurs de votre bébé ou devant les remarques que vous fait votre entourage.

Prenez rendez-vous pour faire le point pendant 30 minutes et voir si nous pouvons travailler ensemble.